Georges Brassens

Brassens que beaucoup s’imaginent « anarchiste »

Brassens qui a quitté Sète non occupée en septembre 1940 pour Paris occupé

et puis ….

Georges Brassens, 21 ans, qui est convoqué à la mairie du 14e arrondissement où il reçoit sa feuille de route. Le 8 mars 1943, il se trouve gare de l’Est pour se rendre en Allemagne, vers le camp de travailleurs de Basdorf, près de Berlin. Là-bas, il travaille dans la manufacture de moteurs d’avion BMW, avions qui bombardaient les soviétiques !
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et pour « finir » ceci, dont vous trouverez le lien à la fin de la transcription des paroles  :

« Les deux oncles » chantée par Georges Brassens sur son disque de 1964.

On peut trouver une analyse pertinente en suivant ce lien :

http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=88&%23

« Voir Brassens mettre sur le même plan un collabo et un résistant et l’entendre chanter « Moi, qui n’aimais personne, eh bien ! je vis encor. » m’a fait douter de celui que j’admirais depuis 53-54. Que les choses soient bien claires : autant « Mourir pour des idées » et la « La tondue » ne me gênent pas du tout, autant « Les deux oncles » me laissent toujours un sentiment amer car je pense que Brassens y fait dès le départ un contre-sens. L’oncle Martin, le résistant, ne s’était certainement pas engagé par amour des Tommies mais plus simplement pour se battre contre l’occupant et pour la liberté. Quant à l’autre oncle, Gaston, il avait fait le choix de la collaboration avec les nazis pour les aider dans la chasse aux résistants et aux juifs… »

C’était l’oncle Martin, c’était l’oncle Gaston
L’un aimait les Tommies, l’autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n’aimais personne, eh bien ! je vis encor

Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé
Que vos veuves de guerre ont enfin convolé
Que l’on a requinqué, dans le ciel de Verdun
Les étoiles ternies du maréchal Pétain

Maintenant que vos controverses se sont tues
Qu’on s’est bien partagé les cordes des pendus
Maintenant que John Bull nous boude, maintenant
Que c’en est fini des querelles d’Allemand

Que vos fill’s et vos fils vont, la main dans la main
Faire l’amour ensemble et l’Europ’ de demain
Qu’ils se soucient de vos batailles presque autant
Que l’on se souciait des guerres de Cent Ans

On peut vous l’avouer, maintenant, chers tontons
Vous l’ami les Tommies, vous l’ami des Teutons
Que, de vos vérités, vos contrevérités
Tout le monde s’en fiche à l’unanimité

De vos épurations, vos collaborations
Vos abominations et vos désolations
De vos plats de choucroute et vos tasses de thé
Tout le monde s’en fiche à l’unanimité

En dépit de ces souvenirs qu’on commémor’
Des flammes qu’on ranime aux monuments aux Morts
Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous
Révérence parler, tout le monde s’en fout

La vie, comme dit l’autre, a repris tous ses droits
Elles ne font plus beaucoup d’ombre, vos deux croix
Et, petit à petit, vous voilà devenus
L’Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus

Maintenant, j’en suis sûr, chers malheureux tontons
Vous, l’ami des Tommies, vous, l’ami des Teutons
Si vous aviez vécu, si vous étiez ici
C’est vous qui chanteriez la chanson que voici

Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés
Qu’il est fou de perdre la vie pour des idées
Des idées comme ça, qui viennent et qui font
Trois petits tours, trois petits morts, et puis s’en vont

Qu’aucune idée sur terre est digne d’un trépas
Qu’il faut laisser ce rôle à ceux qui n’en ont pas
Que prendre, sur-le-champ, l’ennemi comme il vient
C’est de la bouillie pour les chats et pour les chiens

Qu’au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
Mieux vaut attendre un peu qu’on le change en ami
Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main
Mieux vaut toujours remettre une salve à demain

Que les seuls généraux qu’on doit suivre aux talons
Ce sont les généraux des p’tits soldats de plomb
Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant
Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants

O vous, qui prenez aujourd’hui la clé des cieux
Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu
Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas
Offrez-leur de ma part ces « Ne m’oubliez pas »

Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin
Un p’tit forget me not pour mon oncle Martin
Un p’tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston
Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons…

Vous pouvez aussi cliquer sur les liens ci-dessous …

Non ! Pour ce qui est de la 2ème guerre mondiale on ne peut renvoyer dos à dos les soldats de la Wehrmacht qui ont tout de même participé à des massacres avec les soldats de Grande-Bretagne.

 

Brassens, la chanson d’un gars qui tourne mal, “les deux oncles”

Trouvé ce qui suit dans le bulletin du site fondé et animé par Pierre Schuller : www.aupresdesonarbre.com